Philippe FOLLIOT soutient la lutte contre l’obésité outremer

En Sucredécembre 2009, la commission pour la prévention et la prise en charge de l’obésité soulignait dans un rapport remis au Président de la République que la situation dans les collectivités d’outre-mer était « une source de préoccupation majeure ».

En effet, les produits alimentaires de consommation courante en vente outre-mer ont souvent une concentration en sucre bien supérieure à celle des mêmes produits, de marque identique, distribués dans l’hexagone. La consommation de sucre étant l’une des principales cause de l’obésité, un texte a dernièrement été déposé par le député de la Guadeloupe, Victorin Lurel, visant à remédier à cette situation.

Mardi dernier, l’ordre du jour a appelé les explications de vote au nom des différents groupes de l’Assemblée et le vote par scrutin public sur l’ensemble de la proposition de loi. Le Nouveau Centre, par la voix de Philippe Folliot, a soutenu cette dernière en soulignant la nécessité de dépasser les clivages partisans sur cet enjeu de santé publique. Ce texte a finalement été rejeté de justesse par l’Assemblée nationale par 199 voix contre 190.

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La parole est à M. Philippe Folliot, pour le groupe Nouveau Centre.

M. Philippe Folliot. Madame la présidente, madame la secrétaire d’Etat, mes chers collègues, la santé publique est un enjeu, la lutte contre l’obésité un défi pour nos sociétés modernes.

L’obésité est la maladie du XXIe siècle. La proportion des personnes obèses ou en surpoids a progressé de 36,7 % à 41,6 %, et 19 % des enfants français sont touchés par l’obésité ou le surpoids.

Pour avoir travaillé à titre personnel sur ce problème, je pense qu’il est nécessaire qu’en plus des mesures préventives mises en place par le Gouvernement, soient prises des mesures plus contraignantes, qui existent pour associer les acteurs de l’agroalimentaire à la lutte contre cette pandémie, pour adapter les moyens aux fins.

Le texte qui nous est proposé aujourd’hui a le mérite de poser clairement le problème : outre les politiques de prévention qui sont essentielles, ne devons-nous pas nous soucier également de l’offre alimentaire qui est proposée à nos concitoyens, de la juste information qui leur est délivrée sur le contenu des produits ? Oui, ce texte nous oblige à nous poser de vraies questions sur les démarches à engager pour que la politique de lutte contre l’obésité soit une politique de cohérence, pour que l’ensemble des acteurs de notre société soient engagés à apporter de vraies réponses. Il nous met face à notre devoir, qui est de protéger la santé de nos citoyens et, en l’occurrence, celle de nos compatriotes ultramarins.

Cette proposition de loi part d’un constat simple et avéré : le taux d’obésité augmente plus rapidement outre-mer que dans l’hexagone, en particulier chez les jeunes. Or, de nombreuses études ont montré qu’il existait une très grande différence entre les taux de sucre des produits vendus dans l’hexagone et de ceux vendus dans les départements, territoires et collectivités d’outre-mer. C’est le cas notamment de certains sodas et spécialités laitières, pour lesquels la quantité de sucre peut, dans les cas les plus graves, atteindre 45 % supplémentaire.

Même si cette situation n’est pas imputable en totalité à l’industrie agroalimentaire, cet inquiétant constat trahit néanmoins une part de responsabilité non négligeable de cette dernière, laquelle n’hésite pas à ajouter à ses produits du sucre, du sel ou des matières grasses, pour la seule raison que ces ingrédients ne coûtent pas cher et induisent une addiction auprès des populations les plus vulnérables. C’est en particulier le cas du sucre, et je fais ici référence aux jeunes enfants.

Nous le savons tous, le goût et les habitudes de consommation se prennent dès le plus jeune âge, notamment au cours des trois premières années de la vie. Il ne peut y avoir de lutte active contre l’obésité si ce jeune public n’est pas protégé.

Je ne peux que féliciter de cette initiative notre collègue Victorin Lurel. C’est un acte politique et responsable vis-à-vis de nos concitoyens ultramarins, car l’urgence du problème commande que des solutions rapides soient mises en place.

Il faut donc agir rapidement, y compris en réalisant un important effort de pédagogie, car l’obésité et le surpoids représentent, pour toute une partie de la jeunesse, un facteur aggravant les pathologies.

Pour ces raisons, nous sommes d’avis d’avancer rapidement sur cette question. Ce texte est un symbole important. S’il était adopté, il faudrait que le Gouvernement soit en mesure de nous assurer qu’un décret d’application sera pris dans les meilleurs délais.

Les industriels ont montré une certaine bonne volonté. Il est dans notre intérêt et dans celui des Ultramarins que le changement s’effectue réellement.

En outre, je tiens à rappeler que la France est une et indivisible. Au nom de ce principe, il est essentiel d’appliquer dans les territoires d’outre-mer les mêmes normes, particulièrement sanitaires, qu’en métropole. Il me semble également que ce serait un signe de respect envers nos compatriotes concernés.

Ainsi, mes chers collègues, vous l’aurez compris, le groupe Nouveau Centre et apparentés, conscient de l’enjeu de cette proposition de loi, mais aussi de l’importance en certaines circonstances de dépasser les clivages politiques, votera en faveur de ce texte. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur de nombreux bancs du groupe SRC.)

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