Philippe FOLLIOT auditionne l’Amiral Christophe PRAZUCK, Chef d’Etat-Major de la Marine

Philippe FOLLIOT a récemment participé, en commission de la défense nationale et des forces armées, à l’audition de l’Amiral Christophe PRAZUCK, Chef d’Etat-major de la Marine.

Philippe FOLLIOT, dans le cadre de son intervention, a souhaité abordé la question de notre partenariat avec la marine égyptienne, du domaine maritime français (Clipperton, Tromelin, les Terres Australes…) et a souhaité interrogé l’Amiral PRAZUCK sur le dispositif Trimaran et plus globalement sur les moyens satellitaires français.

Vous trouverez ci-dessous l’intervention de Philippe FOLLIOT et la réponse de l’Amiral PRAZUCK:

Philippe Folliot.J’aimerais aborder notre partenariat avec la marine égyptienne. Je me suis rendu il y a quelques mois dans le pays avec une délégation du groupe d’amitié France-Égypte, que je préside ; à Alexandrie, nous avons pu constater la qualité des relations entre les deux marines et la très forte implication des personnels de DCNS. C’est essentiel.

Je ne peux pas ne pas vous parler également de notre domaine maritime – Clipperton, Tromelin et les Terres australes… J’ai pu, grâce au Marion Dufresne, un bâtiment civil, me rendre dans ces dernières ; j’ai pu vérifier l’importance de la protection de notre domaine maritime, si peu fréquenté soit-il. De ce point de vue, le dispositif Trimaran est-il satisfaisant ? J’ai personnellement constaté au sein de notre centre de contrôle à Papeete combien il peut être utile pour compléter nos autres moyens de surveillance. Vous l’avez dit, la surveillance totale par bateau est impossible. Mais, sans surveillance, la souveraineté n’est que fictive. À ce propos, j’ai eu l’occasion de dénoncer à propos de la zone économique de Clipperton le traité de pêche inique que nous avons signé avec le Mexique. Comptez-vous donc poursuivre durablement vos efforts concernant les moyens satellitaires ?

 

Amiral Christophe Prazuck : Monsieur Folliot, je me réjouis des échos positifs que vous avez eus en Égypte, qu’il s’agisse de la marine ou de DCNS. Je constate effectivement la grande fierté des Égyptiens et leur vif désir d’intensifier leur collaboration avec nous, en poursuivant l’entraînement après une première phase de formation.

Quant à Trimaran, il s’agit d’un moyen de surveillance complémentaire : il n’existe pas de baguette magique dans ce domaine. Si la couverture est nuageuse et qu’aucun satellite ne permet de voir ce qui se passe, on ne verra rien ! Il convient donc de rechercher l’équilibre entre les différents moyens d’information, mais aussi entre savoir et pouvoir : on peut tout savoir, encore faut-il agir ensuite. De même, puisque les moyens d’action seront toujours comptés, on ne portera qu’un coup d’épée dans l’eau si on les utilise sans les orienter dans la bonne direction.

Je le répète, le format global d’une frégate, un B2M et deux patrouilleurs par département ou territoire d’outre-mer, mis en œuvre depuis plusieurs décennies, me paraît cohérent.

Au demeurant, le premier système de combat d’un patrouilleur, c’est son pavillon français. Celui-ci montre l’exercice par la France de sa souveraineté dans ces zones, mais rappelle aussi la présence derrière le patrouilleur de toute une flotte – des frégates, des sous-marins, un porte-avions – qui exerce avec lui cette souveraineté. Les patrouilleurs n’ont donc pas besoin d’être très sophistiqués ; il suffit qu’ils permettent de voir le mieux possible, qu’ils soient endurants, qu’ils restent longtemps à la mer, qu’ils soient assez rapides pour attraper les contrevenants et qu’ils aient les moyens d’effectuer des tirs de semonce.

Philippe FOLLIOT auditionne l’Amiral Christophe PRAZUCK, Chef d’Etat-Major de la Marine