Question au Gouvernement sur l’intervention contre Daech

Etat islamiqueCet après-midi, en direct sur France 3 et LCP, Philippe FOLLIOT posait une question au Premier Ministre relative à la lutte contre Daech. En sa qualité de Secrétaire de la Commission de la Défense Nationale et des forces armées et de vice-président de l’UDI en charge des questions de Défense et de Sécurité, Philippe FOLLIOT souhaitait connaitre les intentions du Gouvernement quant à une intervention en Irak et en Syrie pour endiguer la barbarie de Daech auprès de la coalition internationale menée par les américains quand en parallèle notre pays déploie ses forces sur divers théâtres d’opération. Pointant le danger que représentent les Français partis combattre auprès de l’État islamique pour la sécurité de notre propre pays à leur retour et insistant fortement sur l’horreur que représente cette organisation à tout points de vue, le député tarnais s’est vu répondre par Laurent FABIUS, ministre des affaires étrangères et du développement international, que l’heure en était aux tractations politiques alors que se tient à partir d’aujourd’hui une conférence internationale sur Daech.

Ci-dessous, retrouvez la vidéo de son intervention ainsi que le texte de la question du député et de la réponse du ministre.

 

Lutte contre Daesh

M. Philippe Folliot. Monsieur le Premier ministre, aujourd’hui s’ouvre à Paris une conférence internationale sur Daesh. De sinistre mémoire, jamais depuis le nazisme l’humanité n’a été confrontée à un tel péril. Daesh n’est pas un groupe terroriste mais une puissante organisation aux moyens financiers considérables. Ses 50 000 combattants puissamment armés, aguerris et déterminés, font régner la terreur de la charia sur un territoire grand comme les deux tiers de la France, à cheval entre l’Irak et la Syrie.

L’enjeu est de taille parce que 15 000 fanatiques étrangers, dont plus de 1 000 Français, ont déjà grossi les rangs de Daesh et représentent autant de menaces terroristes potentielles lors de leur retour au pays.

Au-delà d’asservir les populations, d’annihiler toute résistance, de bafouer les droits de l’homme, d’embrigader la jeunesse et de réduire les femmes en esclavage, Daesh détruit tous les symboles de la civilisation, au premier rang desquels des trésors exceptionnels, pour nombre d’entre eux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après Palmyre et Ramadi, ces derniers jours, l’emprise de l’État islamiste ne cesse de s’étendre. Faute d’intervention au sol, les seules frappes aériennes de la coalition internationale montrent cruellement leur inefficacité. On paie ici cash les erreurs du passé tant en Irak qu’en Syrie. C’est donc la stratégie des alliés en général et des Américains en particulier qui se trouve remise en cause.

À l’heure où la France est déjà massivement engagée en opérations extérieures et sur le territoire national, monsieur le Premier ministre, la défense est une mission régalienne de l’État et doit, plus qu’elle ne l’est, être une priorité, y compris budgétaire.

Ma question est simple : la France a-t-elle la volonté et, si oui, les moyens d’intervenir plus efficacement aux côtés des alliés contre le monstre Daesh ?

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur le député, j’ai présidé ce matin, avec le Premier ministre irakien et le sous-secrétaire d’État américain, une réunion de la coalition contre Daesh. Il y avait là plus de vingt nations représentées et nous avons dressé un bilan lucide de la situation, comme vous venez de le faire.

Je le dis souvent, Daesh, ce sont de faux religieux et de vrais criminels. Nous devons les combattre d’une manière implacable. Ce combat, vous avez eu raison de le souligner, sera long, mais il n’est pas question de barguigner sur quelque moyen militaire que ce soit. Dès lors qu’il y a des moyens à engager, nous les engageons, vous l’avez bien vu en Irak.

Le problème, monsieur Folliot, vous qui connaissez ces questions, est qu’il faut une détermination sans faille. Pour ce qui est de la France, elle est là, vous le savez tous. Mais il faut aussi parvenir à réunir les conditions politiques. Chacun ici doit savoir que l’on ne peut pas séparer le militaire du politique. Nous l’avons dit ce matin d’une manière unanime, cela signifie que le gouvernement irakien doit avoir une pratique inclusive, car c’est des Irakiens d’abord que viendra la lutte contre Daesh. C’est pareil en Syrie : il faut une solution politique. La France travaille à cette solution politique avec tous, y compris avec la Russie.

Monsieur le député, ce n’est pas une question de moyens militaires car, lorsqu’il s’agit de défendre la liberté, la France mobilise toujours les moyens nécessaires. C’est une question de détermination et de création des conditions politiques. La France est au tout premier rang en la matière. Ce n’est pas un hasard, croyez-moi, si la conférence mondiale de la lutte contre Daesh a eu lien ce matin dans notre pays.

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