Tombouctou, c’est aussi près de nous !

Edito de la Lettre d’information n°124 du vendredi 1er février 2013

« Jamais fortune n’a trahi un pays rassemblé » ainsi, je reprenais il y a peu la vision du Général de Gaulle pour présenter mes vœux 2013. Quand nos hommes sont engagés sur le terrain, nous devons faire preuve de respon-sabilité. J’ai, dès le 15 janvier, lors des questions d’actualités, assuré au Premier ministre, qu’avec l’UDI, nous soutenions sans réserve la décision du Président de la République et l’intervention de la France contre ces groupes islamistes extrémistes du Nord Mali.

Libérer les populations civiles du joug de ces fanatiques, qui, avec la charia, pervertissent l’islam, était aussi important que de les empêcher de fondre sur Bamako (et nos 6000 compatriotes) ou de laisser s’organiser une zone de non-droit dans un État en faillite, sanctuaire de tous les trafics et du terrorisme international aux portes de l’Europe. Parce que nous sommes responsables, et dans une culture du gouvernement, nous avons aussi voulu rappeler à certains de nos amis de l’UMP, comme à une partie de la gauche, que dans ces moments, comme la majorité de l’époque l’avait exigé de l’opposition lors du lancement des opérations en Afghanistan et en Libye, l’unité doit prévaloir sur toutes postures et enjeux politiciens. Pour autant, ne nous trompons pas : « cette facile victoire » sans combattre avec la reprise de Goa et Tombouctou ne saurait cacher les difficultés qui attendent nos hommes sur le terrain. Ce repli tactique des islamistes dans leur profondeur stratégique qu’est le désert ne nous met pas à l’abri d’attaques, d’enlèvements, d’exactions ou d’actes terroristes. L’heure de vérité du rendez-vous avec l’opinion sonnera à ce moment-là et une nouvelle fois, la nation sera aussi à l’épreuve de la capacité de résilience de nos sociétés face à des cercueils alignés aux Invalides.

Sans être cynique, cette intervention aura aussi peut-être du bon ! Alors que l’on sait que les arbitrages qui se dessinaient sur le prochain livre blanc de la défense allaient être désastreux pour nos armées avec des conséquences humaines, économiques et stratégiques catastrophiques, gageons que le chef des Armées Hollande saura convaincre le Président de la République de ne point commettre l’irréparable. Espérons qu’il préserve la défense et son budget pour que ses successeurs puissent, comme lui, disposer d’une capacité d’intervention et de projection permettant à la France d’assurer sa sécurité, celle de ses ressortissants, sa grandeur, ses intérêts majeurs et sa place dans les affaires du monde.

Amitiés,

Philippe FOLLIOT

 

Tombouctou, c’est aussi près de nous !