Philippe FOLLIOT et l’Amicale Parlementaire de Rugby organisent la table-ronde « Quel rugby pour demain : affrontement ou évitement » à l’Assemblée nationale

L’Amicale Parlementaire de Rugby, présidée par Philippe FOLLIOT, Député du Tarn, a organisé, le mercredi 17 octobre 2018, la table-ronde « Quel rugby pour demain : affrontement ou évitement ? » à l’Assemblée nationale.

En présence de Bernard LAPORTE, Président de la Fédération Française de Rugby, et de Paul GOZE, Président de la Ligue Nationale de Rugby, Philippe FOLLIOT a introduit cette réunion en rendant hommage à Henri NAYROU, ancien Député de l’Ariège et fondateur de l’APR. Il a également évoqué le décès du jeune joueur d’Aurillac Louis FAJFROWSKI survenu en août dernier, drame à l’origine de l’organisation de cette table-ronde. Enfin, citant quelques lignes du livre « Petite philosophie du rugby », il a posé les principaux thèmes du débat pour engager la discussion.

Selon Bernard LAPORTE, il ne peut y avoir distinction entre l’affrontement et l’évitement. L’évolution des joueurs et des règles ont conduit à un rugby d’affrontement où il est difficile d’éviter. Pour autant, les chocs ne sont pas plus forts qu’avant même s’ils sont plus nombreux. C’est aux dirigeants de faire évoluer la règle pour que le rugby se transforme et que l’affrontement ne devienne pas la clé de ce sport. Paul GOZE a également vu cette différence comme une erreur. Le rugby est un sport collectif de combat et de contact mais aussi de vitesse et d’évitement. L’ambition doit alors être de modifier et réguler en faisant plus de prévention et de développer la formation pour que le jeu évolue.

La parole a ensuite été donnée à de nombreux intervenants, représentants de l’arbitrage, des entraîneurs, ancien joueur ou journalistes et médecins. Pour Jacques VERDIER, ancien rédacteur en chef du Midi-Olympique, ce sont les All Black qui réponde le mieux à cette interrogation par leur jeu qui mélange évitement et combat. C’est au World Rugby d’adapter les règles pour diminuer la violence sur le terrain. Au-delà, il dresse un constat préoccupant sur le rugby Français regrettant la perte de l’identité de jeu et du Patrimoine construit au fil des générations. Yannick NYANGA, Directeur sportif du Racing 92 et ancien joueur international, est allé dans le même sens regrettant le manque de transmission entre les générations.

Alain GAILLARD, Président de Tech XV, regroupement des entraîneurs et des éducateurs, s’est interrogé sur l’avenir du rugby à l’horizon 2030. Il a salué la prise de conscience de tous et a insisté sur la formation des joueurs et des éducateurs. Selon lui, la réponse doit être globale et doit aussi venir des instances dirigeantes et des représentants politiques. Richard HILL, entraîneur de Rouen Normandie Rugby, s’est servi de son expérience récente pour démonter le besoin de pédagogie et de formation dans le rugby Français. Pour attirer les jeunes, il a développé une structure de haut niveau en formant les éducateurs dans tous les clubs de la région et ce de différentes manières.

Remy CHARLEROY, représentant de Direction Technique de l’Arbitrage, a assuré que les règles du jeu avaient pour objectif d’assurer la sécurité des joueurs et que, dans ce cadre, de nouvelles règles étaient mises en place chaque année pour les joueurs. En parallèle, les arbitrages adoptaient de nouvelles directives afin de compléter leur arsenal.

Thierry HERMEREL et Bernard DUSFOUR, tous deux présidents des commissions médicales de la FFR et de la LNR, ont parlé de la culture physique dans ce sport et de l’évolution du physique des joueurs. Ils ont regretté la stigmatisation de ce sport et ont assuré que les instances avaient pris le sujet très au sérieux en organisant notamment le Grenelle de la santé. De ces travaux, un plan d’action et de prévention a été adopté et les décisions sont aujourd’hui prises pour protéger les joueurs (carton bleu, nombre de remplacement dans le match…).

Le professeur Philippe DECQ, Neurochirurgien, et le docteur Jean-François CHERMANN, Neurologue et spécialiste des commotions, ont eux aussi évoqué la stigmatisation du rugby, celui-ci n’étant pas le seul sport à problème physique (ils ont cité la boxe, le hockey, le football américain, l’équitation…). Pour autant, leurs travaux ont montré le danger des commotions et notamment celui du second impact. Si de nombreuses décisions ont été prises, il faut traiter sérieusement les joueurs mais ne pas en rajouter car cela alimente leur stress et leur peur. La réponse est une réponse de long terme et le repos doit être l’élément central.

La parole a ensuite été donné aux parlementaires présents et de nombreux sujets ont été abordés comme la formation et la place des éducateurs, la comparaison avec les pays étrangers, le monde amateur ou encore l’Equipe de France.

Après avoir remercié l’ensemble des participants pour leur présence et salué des débats très intéressants, Philippe FOLLIOT a donné la parole à Camille BONNET, jeune centenaire et champion de France avec le SUA en 1945, qui a dressé, avec passion, le portrait de ces années rugby. Ce moment d’émotion, salué par tous, est venu conclure de fort belle manière cette rencontre autour du ballon ovale.

Philippe FOLLIOT et l’Amicale Parlementaire de Rugby organisent la table-ronde « Quel rugby pour demain : affrontement ou évitement » à l’Assemblée nationale