Le billet de la suppléante

Une fois n’est pas coutume, je souhaite dans ce billet aborder un sujet qui, comme beaucoup de familles, me concerne personnellement, je vais vous parler de la réforme du baccalauréat.

Et là vous pensez que je vais entamer une séquence « émotion », du type c’était mieux avant, n’est-ce pas ? C’était mieux quand lors de cette belle année 1996, je suis partie avec mon sac et mon stylo passer les sacro-saintes épreuves du baccalauréat. Nous avions alors tous en tête que cet examen était comme un rite initiatique qui devait nous mener aux études et à la vie adulte…  et bien pas du tout!

En réalité, lorsque j’évoque l’aspect personnel de cette réforme, c’est parce que ma fille de 14 ans fera partie de cette première promotion de bachelier nouvelle génération. Du coup, je n’ai pas pu aborder ce sujet sans avoir à l’esprit que cela la concernait à elle comme cela va concerner près de 519 999 autres candidats. J’ai donc attentivement lu et écouté les réactions des uns et des autres pour me forger une opinion. Et effet, n’étant pas une spécialiste, j’apprécie de m’enrichir de la réflexion des personnes « sachantes ». J’y rajoute au final un peu de mon libre-arbitre et ma conclusion est que j’adhère à cette réforme.

J’y adhère parce qu’elle se base sur une réelle volonté de faire réussir notre jeunesse. C’était une promesse de campagne de notre Président que de faire cette réforme et le fruit d’une longue concertation puis réflexion. Je l’évoquais tout à l’heure, le bac doit rester un rite, un passage initiatique qui mène vers les études souhaitées. Il ne doit surtout pas être destructeur pour ces étudiants qui une fois le bac en poche, comme on dit, se dirigent vers des « voies de garage » parce qu’ils n’ont pas été assez guidés et aiguillés pendant leurs années de secondaire. Le baccalauréat ne doit pas être un diplôme de fin d’études lycéennes mais le premier diplôme du cycle universitaire. Je crois que cette réforme lui donne cette dimension.

Alors bien sûr, la recette n’est certes pas une recette miracle. Mais je trouve que l’élément primordial dont il a finalement été peu question dans la presse, c’est la mise en place d’un temps dédié à l’accompagnement et à l’orientation tout au long du lycée. À mon sens, le vrai « progrès » est bien là. En effet, si ce temps est utilisé à bon escient, nous auront des jeunes prêts à s’investir dans des études qui leurs correspondent et les motivent, afin d’avoir un métier qui les intéresse et les stimule. C’est cela le véritable enjeu du lycée et du baccalauréat dans les années à venir.

L’égalité des chances grâce au contrôle continu, les quatre matières dont un oral, le choix fait suffisamment tôt des matières qui intéressent voire même passionnent, quoi de mieux pour donner à nos jeunes l’envie d’entrer dans l’âge adulte et la vie active?

Pour tout vous dire, ma fille adhère un peu moins. Non pas qu’elle ne soit pas d’accord, mais ce changement l’inquiète, comme tout changement. Je l’ai rassurée, elle sera la première génération bénéficiant des effets progressistes des lois proposées par le Gouvernement et votées par l’Assemblée.

Le billet de la suppléante