Guerres et paix

Trois cent cinq morts lors du terrible et lâche attentat du vendredi 25 novembre 2017 dans le nord Sinaï. Cet affreux record macabre dans la région la plus exposée d’Egypte fait une fois de plus froid dans le dos.

Au même moment, nous étions réunis à Rome pour le séminaire du Groupe Spécial Méditerranée de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. Au-delà des condamnations unanimes et des messages de soutien à nos collègues Egyptiens, ce qui m’a frappé, c’est la très grande fermeté de tous les parlementaires des pays arabes présents.

Il y a une prise de conscience de leur part nous montrant que les temps de l’attentisme voire de l’indulgence est révolue. Tous, aujourd’hui, voient qu’ils sont peut-être plus que jamais en première ligne contre le terrorisme car ils en sont plus que nous victimes.

Je pense qu’il est nécessaire qu’il y ait une Union sacrée comme, en son temps, il y en a eu contre le nazisme car ce qui les fait se ressembler, c’est une commune négation de toute l’Humanité pour commettre des actes si abjects.

C’est une guerre d’usure longue qui est engagée même si au-delà des symptômes qu’il faut combattre, nous devrons aussi nous attaquer aux racines du mal. En effet, il nous faudra traiter les causes profondes que sont les extrêmes inégalités (entre l’Europe et l’Afrique-Moyen Orient mais aussi entre les pays du Golfe et le reste du monde arabo-musulman), la pauvreté qui en découle, le manque de perspectives pour la jeunesse de ces pays, les questions relatives à l’Education et à la Culture … Tel était le sens de mon intervention au nom de la délégation Française à Rome. « Un ventre creux et une tête vide » sont des proies faciles pour les chefs de file des réseaux terroristes qui embrigadent les autres mais ne font jamais sauter comme bombe humaine … leurs enfants !

Je crois qu’il faut dans ces moments là garder espoir ; le monde, en général, l’Europe et la France, en particulier, ont connu des périodes difficiles, tragiques et douloureuses, les guerres de religions entre les catholiques et les protestants dont l’horreur n’a rien à envier aux oppositions entres les Chiites et les Sunnites, le conflit israelo-palestinien ou les luttes entre l’Arabie Saoudite et l’Iran sont aussi rudes que ce qui nous a, pendant si longtemps, opposé à l’Angleterre ou à l’Allemagne …

Aujourd’hui, les tensions religieuses dans notre pays sont apaisées et nous avons construit l’Europe pour la paix. Gageons que cet exemple soit suivi pour le meilleur … et le meilleur !

Amitiés.

Philippe FOLLIOT

Guerres et paix