Écotaxe sur les lignes aériennes : une prise en compte de l’enclavement des territoires proposée par Elisabeth BORNE

| 19 AOU. 2019 |

Les transports aériens sont un des modes de transport émettant le plus de gaz à effets de serre. Dans la mesure où d’autres moyens de transports sont déjà soumis à une taxe écologique afin de participer à l’effort de réduction des émissions dans nos déplacements, il était juste que l’aérien soit aussi taxé. 

A l’issue du deuxième Conseil de défense écologique du 9 juillet dernier, la ministre Elisabeth BORNE, alors en charge des Transports, qui a depuis récupéré le portefeuille de la Transition écologique et solidaire, annonçait la création de cette écotaxe sur l’aérien. Mais, contrairement à d’anciennes logiques uniformisantes ne correspondant pas aux réalités des territoires, celle-ci a annoncé qu’un certain nombre de cas en seraient exempts. C’est le cas des liaisons d’aménagement du territoire, dont la vocation est de participer au désenclavement de territoires faiblement dotés en infrastructures de transports. La ligne Castres-Paris entre justement dans ce cadre.

Les usagers de l’aéroport tarnais ne se verront donc pas imputé de hausse du tarif du billet d’avion du fait de la nouvelle écotaxe. Philippe FOLLIOT salue l’application, via cette décision de bon sens, d’un droit à la différenciation en faveur des territoires les plus faiblement dotés. En effet, l’absence d’alternative satisfaisante à l’avion pour relier rapidement le Tarn à la capitale justifie ce principe d’exception. Il en est de même pour les lignes intérieures rejoignant la Corse, eu-égard au particularisme insulaire de ce territoire : les lignes saisonnières Castres-Ajaccio et Castres-Bastia ne seront pas non plus impactées par la mise en place de l’écotaxe.

Pour rappel, le Conseil de défense écologique a été créé par le Président de la République Emmanuel MACRON à l’issue du Grand débat national afin de définir et faire appliquer les orientations en matière de transition écologique : le temps n’est plus au débat, mais à l’action en matière environnementale, nous le ressentons désormais dans nos activités quotidiennes et l’actualité internationale nous le rappelle de façon dramatique en ce moment. C’est à cela que ce Conseil de défense, qui se réunit régulièrement, sert. L’écotaxe proposée va de 1,50€ à 9€ pour les vols intérieurs et moyen-courrier européens, et de 3€ à 18€ pour les vols intercontinentaux, selon la classe du siège acheté. Le gouvernement s’inspire là de la « taxe Chirac » sur les billets d’avion mise en place pour financer la recherche contre le sida : la Cour des Comptes avait estimé que cette taxe n’avait eu aucune incidence négative sur le secteur des transports. Elle financera le ferroviaire ainsi que les énergies décarbonées.

Écotaxe sur les lignes aériennes : une prise en compte de l’enclavement des territoires proposée par Elisabeth BORNE