Philippe Folliot, député du Tarn, porte-parole de l’Alliance Centriste, se félicite de la création jeudi 27 janvier de la Confédération centriste
qui est un premier pas vers le rassemblement de tous les centristes que l’Alliance Centriste, présidée par Jean Arthuis, appelle de ses voeux.
Certains éléments devront être ajustés comme par exemple les statuts de cette Confédération mais les fondations sont posées et ce, en cohérence avec les trois grandes orientations de l’Alliance Centriste posées par Jean Arthuis lors du Conseil national du Nouveau Centre, à savoir :
– le positionnement et l’existence d’un centre indépendant, ni de droite ni de gauche,
– une Confédération ouverte à toutes les sensibilités centristes, sans exclusives, du Modem au Parti Radical,
– un candidat à la présidentielle qui, s’il n’était pas au second tour, parlera librement avec les deux candidats en lice pour le second.
Il s’agit de la première pierre d’une grande maison commune ouverte à tous en vue de « rassembler tous les centristes », afin que ce courant retrouve la place qui devrait être la sienne dans l’échiquier politique national.
Retrouvez le discours de Jean Arthuis devant le Conseil national du Nouveau Centre le 22 janvier 2011 en cliquant sur « Continuer la lecture ».
Déclaration de Jean Arthuis, Président de l’Alliance Centriste, devant le Conseil national du Nouveau Centre
« OUI A LA CONFEDERATION DU CENTRE »
Depuis des mois, depuis le soir du premier tour de l’élection présidentielle de 2007, nous tentons d’exister dans le paysage politique français. Et nos paroles sont difficilement audibles, parce que notre famille, déjà rudement éprouvée au lendemain de l’élection présidentielle de 2002, a volé en éclats. Vous avez jeté les bases du Nouveau Centre. D’autres ont tenté de vivre, au lendemain du malheureux congrès UDF de Villepinte, l’expérience délicate du MODEM. Certains de nos amis préférant d’emblée rester en marge de ces initiatives, nous avons du faire face à une situation d’éclatement, de dispersion, et finalement de marginalisation. Le récent remaniement ministériel nous a permis de mesurer le poids politique dont nous gratifie l’UMP. Et pourtant, nos concitoyens nous attendent, nous demandent de reprendre notre place, de proposer dans le désenchantement actuel une autre vision, un autre projet, une autre pratique de gouvernance publique. L’heure est venue, à quinze mois de la prochaine élection présidentielle, à deux mois des élections cantonales, à huit mois des élections sénatoriales, de nous retrouver, de refonder notre famille.
Nous avons de vraies raisons de faire mouvement. D’abord, parce que isolés, nous sommes condamnés, au mieux, à ne faire que de la figuration, au pire, à disparaître. En second lieu, nous portons les mêmes valeurs. Nos engagements respectifs s’inscrivent dans la pensée des Montesquieu, Tocqueville, Robert Schumann, Jean Monet. Nous sommes peu enclin au bonapartisme et nos valeurs sont attachées à une double exigence de liberté et de justice sociale. Au surplus, nous proclamons notre conviction que seule l’Europe peut nous permettre de réguler l’économie et la finance. Enfin, les uns et les autres, nous ne cessons d’appeler au rassemblement. Nous prendrions un risque mortifère si nous restions plus longtemps isolés.
Avec mes amis de l’Alliance centriste, nous avons posé trois conditions pour la refondation de notre famille. La première, fondamentale, exige que nous nous soyons indépendants de tout autre parti. Ce qui n’exclut pas, bien sûr, des alliances de gouvernement, dès lors que les programmes d’action sont convergents, tant au plan national que local, au sein des assemblées territoriales. Cette indépendance, à l’occasion de la prochaine élection présidentielle, nous fait obligation de mettre rapidement en forme notre projet pour la France. C’est en cela qu’il y a urgence à travailler ensemble. Pour cela, ne donnons aucune prise à la querelle des égo. Le projet doit se décliner tout autant en termes de propositions d’action que de style de gouvernance publique, résolument à l’abri des conflits d’intérêts, attaché à la transparence et déterminé à équilibrer les finances publiques. Notre vocation est d’aider nos concitoyens à rompre avec l’illusionnisme collectif et les tabous de la République qui condamnent à l’immobilisme ou aux fausses réformes. Chacun, je le crois, a bien compris que la fuite éperdue dans le déficit public et l’endettement met en péril l’indépendance nationale et la souveraineté.
La seconde condition est de ne jeter aucune exclusive. Tous les centristes indépendants sont appelés à prendre part à la refondation de la « maison commune ». Il ne saurait être question de frapper a priori qui que ce soit d’ostracisme. Je vous le dis, nous n’avons pas les moyens de laisser une partie de nos forces au bord du chemin.
Enfin, la troisième condition est bien de nous placer au centre, sans autre connotation, de droite ou de gauche. C’est pour cela qu’au soir du premier tour de prochaine élection présidentielle, notre candidat, s’il n’est pas dans la « short list », s’il ne peut se maintenir au second tour, devra discuter avec chacun des deux candidats restant en lice pour le second tour.
Dès lors que ces trois conditions sont satisfaites, je suis prêt, avec mes amis de l’Alliance centriste à prendre place dans le projet de confédération dont j’ai pu, avec Hervé Morin, arrêter les grandes lignes. Il reste à finaliser le mode de gouvernance de cette confédération dont la tâche sera d’étudier le projet et de délivrer des investitures au nom de notre nouvelle « Union du centre ».
Ne nous méprenons pas. Dans la situation actuelle du pays et devant l’ampleur et l’urgence des réformes à mettre en œuvre, nos sympathisants, nos militants, nos électeurs ne comprendraient pas que nous jouions la carte du chacun pour soi. Et j’en profite pour appeler tous les autres centristes indépendants à nous rejoindre dans cette confédération afin de faire triompher nos idées.