Communes….crépusculaires ?

Edito de la lettre d’information n°135 du vendredi 28 mars 2014

Nos 36 000 communes vivent-elles leurs dernières municipales, et les édiles qui en sortiront seront-ils les notaires de leur disparition ? Au-delà du symbole d’une soixantaine de communes en France qui n’ont pas de candidats et de nombre d’entre elles (plus d’un tiers dans le Tarn) qui n’ont qu’une seule liste, c’est un scrutin « insaisissable » qui s’offre à nous. Les médiatiques combats de Paris, Lyon et Marseille ou de quelques autres villes emblématiques ne sauraient faire oublier la sourde inquiétude qui s’empare du monde rural.

Alors que le choix du ruralicide et politicien (notamment le Tarn) redécoupage des cantons n’est pas digéré, que ce gouvernement baisse de plus d’un milliard et demi d’euros par an les dotations aux collectivités, que les intercommunalités grignotent inexorablement compétences et moyens, la France rurale des 36 000 clochers doute, car elle se sent incomprise et méprisée. Élu dès le premier tour dans mon cher village de Saint-Pierre-de-Trivisy, ce retour aux sources me permet de mieux encore sentir ces réalités. Le déséquilibre est de plus en plus flagrant entre les grandes métropoles et nos petites communes rurales, ne serait-ce qu’au niveau des dotations de l’État qui vont du simple au triple ! Quand on voit les proportions dans lesquelles elles vont diminuer, il y a de quoi s’inquiéter voire s’alarmer. Le courage d’engager des réformes de fond et de modifier pratiques et comportements sera une nécessité absolue. Partout il faudra supprimer les doublons, réduire les dépenses les moins utiles, mutualiser tout ce qui pourra l’être, chasser les gaspillages, en bref faire mieux avec moins pour préserver quelques marges de manœuvre à l’investissement. Le mal français c’est qu’avec l’émergence des intercommunalités on a créé une strate supplémentaire sans alléger en proportion celle d’en dessous.

« Les mains dans le cambouis », je compte faire de notre petite montagne « un laboratoire » de ce que l’on peut accomplir sur la base d’expériences passées que j’ai initiées, du portage de repas à domicile par la Poste, à la Bibliotèca (1ère bibliothèque-restaurant de France). Cela montre qu’avec volonté, capacité d’innovations, intelligence des acteurs, on peut relever, même au cœur de la ruralité, les défis d’un service performant à la population sans qu’il coûte trop cher au contribuable !!!

Se réformer, évoluer, ou mourir… tel est le défi !!!

 

Amitiés

Philippe FOLLIOT

Communes….crépusculaires ?