Bonne chance…la France !

Édito de la lettre d’information n°113 du 16 mai 2012

Le nouveau Président de la République, Monsieur François Hollande, vient de prendre ses fonctions dans le cadre d’une cérémonie que je qualifierais de très républicaine, dans le droit fil des commémorations du 8 mai, où les deux présidents côte à côte ont été le symbole de l’entente nationale, que j’ai beaucoup appréciée à titre personnel. Pour notre pays, pour le bien-être de ses habitants, pour son rayonnement à l’étranger, même si bien des doutes n’ont pas été levés par la campagne présidentielle, loin s’en faut, on ne peut que souhaiter la réussite de cette présidence.

Les élections législatives qui s’annoncent sont un enjeu de taille pour le pays, elles pourraient permettre au Parti Socialiste de se doter d’une majorité à l’Assemblée nationale et plusieurs hypothèses se présentent alors. Tout d’abord, elle pourrait être absolue et très large, ce qui aurait pour conséquence de conférer à cette nouvelle majorité présidentielle les 3/5 du Parlement et donc la majorité au Congrès (Assemblée nationale et Sénat). Mais elle pourrait aussi être plus resserrée (1981, 2002, 2007) ce qui modifierait les équilibres pour la révision de la Constitution, les socialistes ne disposant pas de la majorité au Congrès. Enfin, cette majorité pourrait être relative (1988), obligeant dès lors le gouvernement à engager un véritable travail de fond afin de rassembler une majorité consensuelle pour voter ses mesures. Je ne parle pas de l’hypothèse d’une cohabitation dès le début du quinquennat…

Lors de la campagne présidentielle, j’ai fait part de mon scepticisme à l’endroit du programme économique et financier du candidat François Hollande. Aujourd’hui il est élu président, je maintiens ces réserves et je sais que les cinq années de son mandat seront complexes dans un contexte de crise. Quelle que soit la majorité qu’il rencontrera à l’Assemblée nationale, les mesures qui devront être prises pour le pays devront l’être dans un climat apaisé et rassembleur, ne pouvant se résumer au seul combat d’un bloc socialiste « toujours pour » et d’un bloc UMP « toujours contre ».

Récusant l’attitude d’un député « godillot » et conscient des enjeux à venir dans les prochains mois, je me montrerai vigilant mais constructif vis-à-vis de la nouvelle majorité, quelle qu’elle soit. Intransigeant sur les principes de rigueur budgétaire, de moralisation de la vie politique et d’une grande loi-cadre sur le produire en France, je m’engagerai à écouter et à voter en mon âme et conscience les projets présentés à l’Assemblée nationale afin de faire émerger non pas une majorité de circonstance mais le rassemblement autour de mesures nécessaires et partagées. Je pense donc que la future Assemblée devra compter sur un groupe centriste et central constructif avec des députés récusant la posture classique de ceux qui parce qu’ils sont dans la majorité votent systématiquement POUR tous les textes du gouvernement, et ceux qui parce qu’ils sont dans l’opposition votent systématique CONTRE.

 

Amitiés,

Philippe Folliot.

 

Bonne chance…la France !