Avoir raison trop tôt!

Edito lettre d’information n°90 du 11 mars 2011

On a parfois tort d’avoir raison trop tôt mais peu m’importe, dire toujours et encore ce que l’on pense, quitte parfois et à certains moments, à être seul contre tous, est depuis toujours ma ligne de conduite et je ne compte pas en changer.

Il y a quinze jours dans ce même éditorial, je fustigeais le débat lancé sur l’islam, les risques de stigmatisation inhérents et le profit qu’in fine pourrait en retirer l’extrême droite, indiquant qu’il me paraissait peu opportun d’instrumentaliser le religieux (qui pour moi est de l’ordre de l’intime et du personnel) dans le débat politique, et peut-être plus sage de poser la question de l’adaptation de la laïcité, un des fondements de notre pacte républicain.

Force est de constater que quelques jours après de nombreuses voix se sont élevées (au sein de la majorité notamment) pour dénoncer ce débat qui, entre temps, a été recentré pour être moins stigmatisant et tourné autour de la place de… la laïcité !

Toutefois, pour moi, cela n’était toujours pas une priorité et je pense que nos concitoyens sont plus préoccupés par le chômage, les impôts, le pouvoir d’achat, les études des enfants… que par ces questions !

En octobre 2007, au moment où pas « une oreille ne bougeait » au nom de la solidarité dite majoritaire, nous n’avions été que deux, mon amie Rama Yade et moi-même, à nous élever contre les conditions de la venue de Khadafi et le tapis rouge déroulé en son honneur lors de sa visite en France ! Il y a aujourd’hui beaucoup plus de monde à s’émouvoir de l’attitude du « fou sanguinaire de Tripoli ». L’onde de choc de la liberté des peuples continuera à se propager et ce jusqu’en Chine, j’en suis certain.

Je ne vais pas revenir sur les critiques émises à l’époque contre le bouclier fiscal aujourd’hui quasi unanimement partagées, ni sur mes réserves sur certains textes de loi (immigration, sécurité, justice…) pour dire qu’un parcours de député libre est difficile, car pas toujours compris et accepté sur le moment, dans un pays cartésien où l’on aime mettre les gens dans des cases avec des étiquettes.

Les vérités nationales se retrouvent aussi au niveau local et beaucoup ont en mémoire mon combat, au départ seul contre tous, pour dénoncer le scandale « Cap découverte », qui m’a valu d’être critiqué, brocardé, insulté pour avoir fait mon travail d’élu libre et soucieux de l’intérêt général. On sait ce qu’il en est advenu avec aujourd’hui encore 4 millions d’euros de déficit annuel, comblé par le département et la région pour l’essentiel, à croire qu’ils sont bien riches…

 

Avoir raison trop tôt!