Assemblée parlementaire de l’OTAN : une session mouvementée en Turquie

| 17 AVR. 2019 | 

Du 12 au 14 avril 2019, Philippe FOLLIOT a participé au 99ème séminaire Rose-Roth du Groupe spécial Méditerranée et Moyen-Orient (GSM) à Antalya en Turquie.

Présent dès l’ouverture de ce séminaire, le chef-adjoint de la délégation Française, en tant que Président du GSM, a introduit les différentes sessions aux côtés de Madeleine MOON, Présidente de l’AP-OTAN, d’Osman Askin BAK, chef de la délégation turque, et de Mustafa SENTOP, Président de la Grande Assemblée nationale de Turquie.

Le Président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, Mustafa SENTOP, a pris la parole afin d’accueillir l’ensemble des parlementaires et présenter la politique mise en œuvre dans son pays. Au cours de son discours, suite à la publication par la France d’un décret instaurant une commémoration annuelle le 24 avril du génocide arménien de 1915, il a dénoncé, en la qualifiant de honteuse, cette décision du Président de la République, et a attaqué la France l’accusant de « manipuler l’Histoire ». Sonia KRIMI, membre de la délégation française et Députée de la Manche, au nom de la délégation (alors que Philippe FOLLIOT présidait la séance et pouvait en conséquence difficilement intervenir pour la France), lui a alors répondu et s’est dite « choquée » par les critiques turques et a rejeté la version de l’Histoire « écrite par les vainqueurs ». Le Ministre des affaires étrangères de Turquie, Mevlut CAVUSOGLU, s’en est alors violemment pris à elle et plus généralement à la France. Il a estimé que notre pays se posait en donneuse de leçons alors qu’elle était bien mal placé pour le faire au regard de ses implications dans les violents conflits qu’ont connu le Rwanda ou l’Algérie ; il a ainsi ajouté qu’il continuerait de « remettre la France à sa place ». En réaction, les membres de la délégation Française ont quitté la réunion de travail et ont souhaité réaffirmer avec force la position et la parole de la France et du Président de la République.

Enfin, et de façon réitérée par voie de presse, le Président de la Grande Assemblée nationale de Turquie a insulté la députée et l’a notamment attaquée sur ses origines. Par communiqué et tweets, et malgré les menaces, insultes et intimidations, Philippe FOLLIOT a apporté un soutien total et sans réserves à sa collègue qui n’a fait que défendre la position de la délégation.

Après ce grave incident de séance, les travaux ont pu continuer et se terminer même si cette affaire a pu fortement secouer l’ensemble de l’Assemblée parlementaire car c’est la première fois qu’un incident d’une telle gravité se produit. Autour d’experts, d’universitaires, de membres d’administrations et d’élus, de nombreuses sessions et débats ont eu lieu sur la situation en Syrie, les outils de partenariat de l’OTAN, l’Asie centrale, les migrations, la Libye et le Sahel, la situation dans le Golfe, en Irak, sur la Russie et la Chine au Moyen-Orient, le conflit israélo-palestinien et plus généralement les questions d’actualité sur la région Moyen-Orient et Afrique du nord.

Assemblée parlementaire de l’OTAN : une session mouvementée en Turquie