Amérique !

J’aime beaucoup les Etats-Unis d’Amérique mais le déferlement médiatique autour des primaires m’agace singulièrement.

Tous les quatre ans, c’est le même cinéma, le même spectacle qu’on nous impose. Certes, c’est dans ce pays qu’est née la conception moderne de la démocratie, mais aujourd’hui selon moi ce système est quelque peu dévoyé. Point n’est mon propos de dire qu’il n’y a pas de débat d’idées et que les programmes de l’ultra-conservateur républicain Ted Cruz et du « socialiste » démocrate Bernie Sanders sont du pareil au même, mais force est de constater que dans cette élection c’est l’argent qui domine. Le constat est clair : pour la primaire comme pour l’élection, c’est le camp qui a réussi à mobiliser le plus de fonds qui a le plus de chance de l’emporter. Argent, beaucoup d’argent, des millions et des millions de dollars : plus de 2,5 milliards de dollars pour la campagne de 2012 soit à peu près l’équivalent du PIB du Libéria ! Nous sommes en fait dans un cadre quelque peu caricatural où la forme a autant si ce n’est plus d’importance que le fond.

Notre système français apparaît décalé voire désuet pour certains grands communicants mais à bien des égards, je le trouve plus équilibré, trans-parent et vertueux. Oui la démocratie a un coût mais je préfère que ce soit le contribuable qui finance que les lobbys comme aux Etats Unis. Il est plus adapté à notre culture et plus équitable. Je ne suis pas naïf au point de ne pas voir les défauts de notre mode de fonctionnement, les excès ou même les dérives de certains (un candidat en 2012 a même vu ses comptes de campagne rejetés pour dépassement… notoire !) mais pour moi il faut continuer à assumer nos différences vis-à-vis de « l’oncle Sam » !!!

Réhabiliter la politique c’est la transparence sur les coûts de la démocratie (8,5 euros/an/habitant par député par exemple). Ce sera aussi une réflexion sur la diminution du nombre de parlementaires mais qui, si elle est mise en œuvre, devra s’accompagner d’un non-cumul strict, d’une sanctuarisation du mode de scrutin et d’un véritable statut de l’élu. En effet, si l’on n’y prend pas garde, aller trop loin de manière déséquilibrée en la matière risque d’avoir pour conséquence une représentation politique en général, et parlementaire en particulier accaparée par les fonctionnaires, certaines professions libérales et… les apparatchiks des partis !

Nous voyons que l’équilibre est ténu en la matière et 2017 doit être l’occasion de débats et, je l’espère, d’avancées positives loin du contre-modèle… américain !!!

 

 

Amitiés

Philippe FOLLIOT

Amérique !