UKRAINE

Question de M. Philippe Folliot (Tarn )

Question posée en séance publique

M. le président. La parole est à M. Philippe Folliot, pour le groupe Union Centriste.

M. Philippe Folliot. J’étais avec notre collègue de l’assemblée parlementaire de l’Otan, le député allemand Marcus Faber, tout près de la ligne de front en Ukraine, pour notre seconde visite en quelques mois.

Lors de nos rencontres avec les soldats de la 47e brigade, équipée des puissants et flambant neufs chars lourds Leopard 2, ou avec la 37e brigade de marine, récemment dotée de nos antiques AMX-10 RC, nous avons fait deux constats : les préparatifs de la vraie contre-offensive battent leur plein ; les soldats ukrainiens sont fatigués, certes, mais plus que jamais déterminés.

L’enjeu est clair. Aujourd’hui, les défenses russes sont solides et structurées.

Il s’agit, pour le moment, de taper ici ou là sur ce mur, pour voir les points de faiblesse, afin, ensuite, d’y concentrer les efforts pour créer une brèche qui changera la nature du conflit.

Nous sommes à la croisée des chemins, entre l’enlisement jusqu’à l’épuisement de nos opinions publiques, souhaité par Poutine, et la percée, qui sera un pas décisif vers la victoire des forces de la liberté et de la démocratie.

Afin de réussir cette manoeuvre, l’Ukraine a urgemment besoin de plus d’avions de chasse, de chars lourds, de systèmes de défense antiaériens, d’artillerie, de moyens de déminage, de missiles de courte et moyenne portées.

Si les canons Caesar que nous avons livrés jouent pleinement leur rôle, les vieux AMX-10 RC sont complètement inadaptés.

Madame la secrétaire d’État, nous devons changer de braquet. Si la récente décision de livraison de missiles Scalp est une bonne nouvelle, quid de la suite ?

En cet instant décisif, allons nous être à la hauteur du soutien qu’attendent et méritent nos alliés ukrainiens ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées des groupes Les Républicains et INDEP.)

Réponse du Secrétariat d’État auprès du ministre des armées, chargé des anciens combattants et de la mémoire

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée des anciens combattants et de la mémoire.

Mme Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire. Monsieur le sénateur Folliot, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser le ministre des armées, Sébastien Lecornu, qui est en train de rentrer du sommet de l’Otan, qui s’est tenu à Vilnius, pour se rendre à l’Assemblée nationale, laquelle doit se prononcer sur les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi relatif à la programmation militaire, comme le Sénat le fera demain.

Je vous sais très engagé sur le sujet de l’aide à l’Ukraine. Vous connaissez la situation, pour vous y être rendu à plusieurs reprises.

Comme vous le savez, depuis le début de la guerre, la France s’est engagée à soutenir l’Ukraine dans sa légitime défense contre l’agression de la Russie. Ce soutien militaire répond à des critères clairement définis par le Président de la République : une aide utile, une aide qui ne conduise pas à l’escalade et une aide qui n’affaiblisse pas la défense de la France.

L’une des spécificités de notre soutien militaire est que nous fournissons des capacités complètes, incluant non seulement les équipements, mais aussi la formation et les solutions de maintenance. C’est ce que nous avons fait pour nombre de matériels qui ont fait leurs preuves sur le terrain et apporté un avantage opérationnel à l’Ukraine, notamment les canons Caesar, les Mistral, les Crotale, les SAMP/T, pour la défense aérienne, ainsi que les blindés VAB ou encore des chars légers AMX-10 RC, demandés d’ailleurs par les Ukrainiens.

Dans ce cadre, le Président de la République a annoncé, hier, à Vilnius, que la France allait livrer de nouveaux missiles permettant des frappes dans la profondeur. Il s’agit de missiles Scalp, tirés depuis des aéronefs, avec une portée de 250 kilomètres environ. Ces missiles sont d’une grande précision et ont vocation à être utilisés exclusivement à l’intérieur du territoire ukrainien. Ils apporteront un avantage significatif à l’Ukraine dans sa contre-offensive.

Les discussions entre chefs d’État à Vilnius portent également sur les engagements supplémentaires que nous pouvons prendre pour garantir la sécurité de l’Ukraine pendant que les conflits continuent et sur les perspectives d’adhésion à l’Otan, à terme.

Ces discussions sont encore en cours à cette heure, et des annonces auront lieu dans la foulée.

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