Pérégrinations autour d’un mot : TARN

| 5 MAI 2020 |

J’ai écrit près d’une trentaine de pérégrinations avant d’en venir à ce mot, « Tarn », qualificatif d’une belle rivière (dont la Garonne devrait être l’affluent et pas le contraire !) mais surtout d’un beau département, du plus beau des départements ! Cette pérégrination ne sera pas objective, elle sera orientée, je dirai même mieux, elle sera partiale avec beaucoup, beaucoup de parti-pris, mais je l’assume.

Né dans le Tarn, j’y ai grandi, et après la parenthèse des études et du service militaire, j’y ai toujours vécu, travaillé et été élu !

« J’aime le Tarn, j’aime passionnément mon Tarn » écrivais-je en introduction de mon dernier livre, et cela est plus que jamais vrai et d’actualité.

Le Tarn est un département très varié, excepté une façade maritime, il a tout : c’est une petite France à lui seul. Un patrimoine exceptionnel, à commencer par la Cité épiscopale d’Albi inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO ; une agriculture diversifiée, du vignoble du gaillacois à l’élevage de la montagne en passant par l’ail rose de Lautrec… ; une économie, avec des filières dynamiques, du groupe Pierre Fabre aux salaisons de Lacaune en passant par les filières granit, textile, bois, mécanique… Le Tarn, c’est aussi une gastronomie exceptionnelle, mais plus que cela, une forme d’excellence dans l’art de vivre du sud-ouest !

Longtemps différencié entre sa partie septentrionale de l’arrondissement d’Albi et celle méridionale de celui de Castres, aujourd’hui il tend à rapprocher ses deux historiques hémisphères, mais malheureusement s’y est substitué une fracture Est/Ouest entre la montagne quelque peu enclavée et les plaines et coteaux de l’ouest qui bénéficient de l’attractivité de Toulouse.

Si notre département a finalement eu la chance d’être relativement épargné par le Covid-19, il va souffrir beaucoup, notamment sur un plan économique et social, à l’instar du national.

Le Tarn n’a pas de grande métropole, le Tarn est un subtil équilibre entre deux villes moyennes, Albi et Castres, un réseau de petites villes d’une dizaine de milliers d’habitants (Carmaux, Gaillac, Graulhet, Lavaur, Mazamet, Saint-Sulpice et Saint-Juéry), de communes centres et d’une ruralité. Demain, sera-t-il comme hier ? Assurément pas ! J’ai cette intime conviction que les choses pourront changer et que nos handicaps d’hier (pas de grande ville, de l’espace…) pourront devenir des atouts demain, tant la concentration des activités économiques et humaines sur un territoire toujours restreint était une aberration dont aujourd’hui on commence à voir les néfastes effets.

Nos villes moyennes et notre ruralité auront, j’en suis convaincu, des atouts à faire valoir dans cette « compétition des territoires » qui, de fait, n’a jamais cessé d’exister.

Peut-être le virus accentuera-t-il une prise de conscience du fait que la qualité de vie et la santé sont les choses les plus importantes qu’il soit – le Tarn, avec le Gers, sont les deux départements de France où la longévité est la plus importante et c’est un élément à mettre en avant ! Quand je suis ici, chez moi, je suis plus enclin à l’optimisme qu’ailleurs !

Le Tarn a toujours eu une tradition d’accueil et de refuge, et j’espère que demain il saura perpétuer ces valeurs d’ouverture et de tolérance. Nous vous attendons, nous vous accueillerons, nous vous chérirons tant il vaut mieux venir nous voir… Tarn que jamais !

Amitiés,
Philippe FOLLIOT

Pérégrinations autour d’un mot : TARN