Pérégrinations autour d’un mot : GÉRANIUMS

| 6 AVR. 2020 |

Le confinement commencerait-il à faire ses effets sur votre député, ou aurait-il une passion cachée pour la botanique pour vouloir vous entretenir de ces belles fleurs qui agrémentent si joliment espaces publics, terrasses, et jardins, plus particulièrement l’été venu. Vous pourriez légitimement vous le demander !

Je n’ai pas la prétention d’avoir « la main verte », mais j’ai plaisir, quand mon emploi du temps me le permet, à aller dehors et travailler dans mon jardin. Si une constatation ne fait pas une théorie, elle peut, sans aucune prétention scientifique, l’étayer !

Pour la première fois depuis vingt ans, les géraniums des balconnières extérieures de ma maison n’ont pas gelé ! Même si par le passé ils ont parfois résisté jusqu’à Noel et même un peu au-delà, les nuits froides de janvier-février-mars leur ont toujours été fatales, mais cette année non ! Je le constate, cet hiver a été particulièrement doux dans notre village de moyenne montagne, et le réchauffement climatique montre ainsi, concrètement, ses effets.

J’ai souvenir dans mon enfance de certains hivers où nous pouvions être quelques jours quasiment bloqués par la neige (ce qui, du reste, pour nous rendre à l’internat à Castres nous ravissait mais dans l’autre sens un peu moins !), et avoir des semaines entières avec un manteau blanc couvrant notre montagne, alors que maintenant « dame blanche » apparaît subrepticement quelques rares matins pour fondre aussitôt la journée révolue.

De ces constatations doit découler une réflexion sur la politique à mener en matière d’environnement. Sans vouloir rentrer dans une quelconque polémique avec quelques écologistes patentés, voire extrémistes ou sectaires, mon intime conviction est qu’il faut avoir une approche globale et pragmatique sur ces questions-là. Loin des grandes théories, dans notre petite collectivité reculée, comme dans bien d’autres de notre montagne ou de notre département, concrètement, nous agissons. Isolation et double-vitrage dans tous les bâtiments communaux, utilisation de l’énergie bois-soleil pour notre parc aquatique, toiture photovoltaïque pour notre halle multi-activités, borne de recharge pour véhicules électriques, mise en place d’un Relais Services Publics pour limiter les déplacements, démarrage imminent des travaux de mise en place d’un réseau de chaleur-bois, début de construction d’une crèche H.Q.E… mais aussi favoriser les circuits courts et la vente directe, développer l’hydroélectrique et l’éolien, une politique active de gestion des déchets et du tri sélectif, encouragement de l’utilisation des énergies renouvelables pour chauffage chez les particuliers, tout cela est, de même, réalisé à l’échelle intercommunale ou territoriale. A titre d’exemple, tout cela peut être souligné pour dire que sans bruit, sans tapage médiatique, la France profonde a pris conscience des enjeux et avance plus rapidement que dans certains bureaux parisiens on ne le pense, et ce d’autant plus que la contribution aux dérèglements climatiques de la ruralité provinciale est incomparablement moins importante que dans les grandes agglomérations et métropoles.

Si le local se met en mouvement, le global n’est pas en reste, même si les populistes TRUMP et BOLSONARO font mine de n’avoir rien compris, j’ai l’intime conviction que la jeunesse du monde et de France a pris conscience de ces problématiques car elle est et sera en première ligne pour gérer les conséquences. Je pense que notre pays, par ses majorités successives, et celle-ci en particulier, a été plutôt moteur que suiveur en la matière. Nous avons, pendant cette législature, voté quelques textes qui sont des avancées significatives (loi économie circulaire qui contient d’importantes dispositions en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire sur lequel j’ai été le premier à déposer une proposition de loi, loi d’orientation des transports, loi énergie et climat…), même si parfois quelques mesures me semblaient un peu « hors sol » ou, c’est mon sentiment, contre-productives comme pour la fermeture de la centrale de Fessenheim. Alors que le nucléaire produit zéro gaz à effet de serre, pour moi, si on est écologiquement responsable, on ne ferme pas une centrale pour des raisons politiques ou d’affichage, mais pour des raisons de sécurité ! Tout le monde a aussi compris que cette décision favorise indirectement la construction de très polluantes centrales à charbon dans les pays voisins…

On pourrait écrire un livre de plus sur ce sujet, à l’instant présent je n’émettrai qu’un modeste vœu : dans quelques semaines, quand vous verrez un joli pot ou parterre de géraniums, vous penserez que la nature et la biodiversité sont belles et… à préserver !

Amitiés,              
Philippe FOLLIOT

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