Lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2026, le sénateur Philippe Folliot est intervenu pour une explication de vote claire et directe, centrée sur les conséquences de la baisse démographique et sur l’organisation de l’Éducation nationale.
Partant d’un constat partagé – le passage de près de 900 000 naissances annuelles à moins de 600 000 dans les prochaines années – il a rappelé que cette évolution a un impact mécanique sur les effectifs scolaires. Mais, au-delà des chiffres, Philippe Folliot a surtout pointé un problème structurel : la suradministration et l’inflation normative qui pèsent sur le système éducatif.
Il a dénoncé une situation devenue absurde, où organiser une sortie scolaire ou mettre en place un stage relève du parcours du combattant, tant les enseignants sont confrontés à une accumulation de procédures et de contraintes administratives. Pour le sénateur, l’enjeu est clair : libérer du temps et de l’énergie pour l’enseignement, plutôt que pour la paperasse.
Son message est sans ambiguïté :
👉 moins de normes, moins d’administration, et davantage d’adultes devant les élèves que dans les bureaux.
Un appel à un véritable choc de simplification, qu’il a souhaité voir porté de manière transpartisane au Sénat.
Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Folliot, pour explication de vote.
M. Philippe Folliot. J’irai dans le sens d’Annick Billon et Michel Canévet.
Partons du constat qui a été dressé, celui d’une baisse de la démographie dans notre pays : il y a quelques années, on enregistrait près de 900 000 naissances chaque année ; l’an prochain, il y en aura moins de 600 000. Ce phénomène a nécessairement un impact sur le nombre d’élèves dans les classes.
Comme l’a dit Michel Canévet, L’un des enjeux fondamentaux tient à la suradministration dans l’éducation nationale. Il existe assurément des marges de progression en la matière. Aujourd’hui, pour un enseignant, organiser une sortie scolaire est devenu complètement dingue ! La mise en place de stages, qui est une bonne chose si l’on veut ouvrir l’école sur l’extérieur, est devenue quasiment impossible, car les enseignants sont confrontés à une montagne de paperasses et de normes.
C’est ce choc de simplification qu’il nous faudrait réclamer unanimement, mes chers collègues. Du moins, nous devrions pouvoir nous retrouver sur ce point.
Mme la présidente. Il faut conclure, mon cher collègue !
M. Philippe Folliot. Il faut faire en sorte de réduire le nombre de normes afin qu’il y ait davantage d’adultes devant les élèves que dans l’administration…
M. Michel Canévet. Bravo !
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre.
M. Edouard Geffray, ministre. Premièrement, je veux dire que les effectifs d’élèves par classe sont stables dans le second degré depuis vingt ou trente ans, c’est-à-dire sur le long terme. Je vous renvoie aux études de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), qui le montrent très bien.
En revanche, les effectifs d’élèves n’ont pas cessé de chuter dans le premier degré. En 2017, on comptait plus de 23 élèves en moyenne par classe. À la rentrée de 2026, le nombre moyen d’élèves dans les classes sera de 21 – et encore, il se pourrait que ce nombre soit un peu moindre, même en tenant compte de la suppression de 4 000 postes d’enseignants.
Deuxièmement, la baisse des effectifs d’élèves par classe a un impact quand, simultanément, les pratiques pédagogiques évoluent. Pardonnez-moi, mesdames, messieurs les sénateurs, mais les dédoublements de classes n’ont produit des effets que parce que les pratiques pédagogiques ont évolué dans le même temps. Sinon, cela n’aurait servi absolument à rien.