Paris, le 26 novembre 2025 – Ce soir, sous les ors du Sénat, s’est tenue la quatrième édition du Prix La Biblioteca, récompensant le meilleur livre de rugby de l’année. Pour la première fois de son histoire, le jury a choisi de primer une biographie : « Lucien Mias, une légende du rugby français », signé Gilles Navarro, journaliste sportif et ancien grand reporter à L’Équipe. Une cérémonie placée sous le signe de l’émotion, de la mémoire et de la passion du ballon ovale.
Une première pour le Prix : l’hommage à une légende et à l’âme du rugby
Présidé par le sénateur Philippe Folliot, le jury du Prix La Biblioteca a souhaité mettre à l’honneur la vie et l’héritage de Lucien Mias, capitaine mythique du SC Mazamet, vainqueur des Springboks en 1958, et surnommé le « Docteur Pack »pour son parcours unique alliant rugby et médecine. « Ce livre est bien plus qu’un récit sportif, c’est le portrait d’un homme dont les valeurs – courage, humanisme, engagement – résonnent bien au-delà des terrains », a souligné Philippe Folliot en remettant le prix à Gilles Navarro.
Le jury, composé d’Emmanuel Massicard, Jean Colombier, Pierre Berbizier, Laura Di Muzio, David Reyrat, Jean-Christophe Buisson, Richard Escot et Max Armengaud, a salué la qualité du travail de Gilles Navarro, qui retrace avec justesse la carrière et la pensée d’un des plus grands noms du rugby français. « Lucien Mias était un visionnaire, un agitateur d’idées, un médecin et un capitaine d’exception. Son histoire mérite d’être connue et transmise », a déclaré Pierre Berbizier, membre du jury et ancien international.
Le sénateur Philippe Folliot a rappelé l’importance de ce choix : « En primant une biographie, nous célébrons non seulement un livre, mais aussi la mémoire d’un homme qui a marqué l’histoire du rugby et de la société. »
Gilles Navarro a insisté sur la nécessité de ce livre pour les nouvelles générations : « C’est presque la naissance du rugby moderne. Aujourd’hui, les joueurs sont bichonnés, mais il est essentiel qu’ils sachent comment tout a commencé. Après-guerre, les conditions étaient rudimentaires : parfois, les joueurs n’avaient pas de quoi se doucher et plongeaient dans la rivière à côté pour se décrasser. Certains n’avaient même pas de crampons et jouaient en sandales. » Une époque où le rugby se jouait par passion pure, sans les moyens d’aujourd’hui.
Des anecdotes qui marquent l’histoire
Lors de son discours, Gilles Navarro a partagé une anecdote bouleversante : « Quand Lucien Mias a reçu son premier chèque de 500 francs pour jouer, il n’en revenait pas. Il se disait : ‘Mais c’est pas possible qu’on me paie pour jouer au rugby !’ Sa mère, prudente, lui avait même dit : ‘On ne va pas dépenser cet argent, au cas où ils viennent le réclamer.’ »Des récits qui rappellent l’humilité et l’abnégation des pionniers du rugby, pour qui ce sport était avant tout une aventure collective, presque un acte de résistance.
« Ce livre est nécessaire pour que les jeunes générations n’oublient pas d’où vient le rugby, dans quelles conditions ces hommes ont joué, avec quel amour du maillot et quel esprit de sacrifice », a-t-il ajouté, sous les applaudissements de l’assistance.
Une soirée sous le signe de la convivialité et du partage
La cérémonie, organisée en présence de Benoît Jeantet, lauréat de l’édition 2023, s’est poursuivie par une séance de dédicaces et un moment d’échange convivial, réunissant auteurs, membres du jury, passionnés de rugby et personnalités du monde sportif. « Ces instants de partage sont au cœur de l’esprit du Prix La Biblioteca : célébrer le rugby, mais aussi les hommes et les femmes qui en font une aventure humaine », a confié Jean Colombier.
Gilles Navarro, visiblement ému, a tenu à remercier le jury et le public : « Écrire sur Lucien Mias a été un honneur. Recevoir ce prix au Sénat, entouré de personnes qui partagent cette passion, est une reconnaissance inestimable. »
Lucien Mias, une figure intemporelle
Né en 1930, Lucien Mias a marqué l’histoire du rugby français en menant le SC Mazamet en finale du championnat de France en 1958, mais aussi en devenant un médecin engagé, spécialiste de la gériatrie. « Il incarnait l’alliance parfaite entre le sport et l’intelligence, entre l’effort collectif et la réflexion individuelle », a rappelé Laura Di Muzio.
Son parcours, marqué par la victoire contre les Springboks en Afrique du Sud, reste un symbole de résistance et d’audace. « Lucien Mias nous rappelle que le rugby est un sport de valeurs, de respect et de dépassement de soi », a ajouté David Reyrat.
À propos du Prix La Biblioteca
Créé en 2022, le Prix La Biblioteca récompense chaque année un ouvrage qui contribue à enrichir la culture du rugby. Il rassemble des personnalités du sport, des médias, de la politique et de la culture. Ce prix du livre de rugby de l’année est parrainé par l’association « Petit Haricot » et le journal « Midi Olympique ».
