« La France et son armée »

« La France et son armée » tel était le titre de l’ouvrage référence écrit en 1938 par le Général de Gaulle. Face à un monde aussi instable et dangereux, à l’époque, face à la montée du nazisme, aujourd’hui devant le péril djihadiste terroriste, c’est la même et éternelle question de la défense et des moyens des démocraties face à l’obscurantisme.

« La Défense ! c’est là en effet la première raison d’être de l’Etat » a également écrit Charles de Gaulle. La vote, ce mardi, de la nouvelle Loi de Programmation Militaire 2019-2025 concrétise les mots du Général et marque une rupture profonde. C’est un des moments importants de ce début de quinquennat. En effet, pour la première fois depuis plusieurs décennies, la Défense ne servira plus de variable d’ajustement budgétaire et capacitaire. Au contraire… Rappelons qu’entre 2007 et 2015, deux tiers des baisses d’effectifs de la fonction publique d’Etat étaient supportés par le seul Ministère de la Défense alors que le prochain exercice budgétaire consacrera pas moins de 1,7 milliards d’euros par an de plus pour la défense.

Tel que fixé par le Président de la République, cette nouvelle LPM permettra à la France de tenir son rang et d’être confortée comme la première armée d’Europe, notamment dans le contexte du Brexit, qui confère davantage de responsabilité aux forces armées françaises engagées sur plusieurs théâtres d’opérations au Sahel, au Levant, en mission OTAN aux pays Baltes en force pré-positionnée : ce sont près de 10 000 hommes qui agissent au quotidien pour assurer la sécurité des populations locales comme celle des citoyens européens.

Elle consacre l’engagement de porter le budget de la Défense à 2% du Produit Intérieur Brut en 2025, soit 50 milliards d’euros, et pose le cadre d’un modèle d’armée « complet et équilibré », ambition à l’horizon 2030.

Concrètement, cette nouvelle ambition s’organise autour de 4 priorités :

– une LPM à « hauteur d’homme » avec l’amélioration des conditions de vie des militaires, de la pratique du métier des armes ou encore un recrutement massif annuel avec la création de 6000 postes supplémentaires ;

– un renouvellement des capacités opérationnelles et une LPM qui répare et prépare avec un remplacement des matériels les plus anciens – dont certains sont en service opérationnel depuis plus de 40 ans – et le renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire, à l’horizon 2022 pour sa dimension aérienne et 2035 pour sa dimension navale ;

– la garantie de l’autonomie opérationnelle et l’émergence d’une autonomie stratégique avec la création de postes dans le domaine du renseignement et l’investissement de plusieurs milliards d’euros dans ce domaine ou encore à travers le rassemblement de l’Europe de la Défense autour de projets concrets, à l’instar des projets censés remplacer nos chars Leclerc, système d’artillerie Caesar et envisager la 5ème et 6ème génération de nos avions de combat ;

– l’innovation avec l’accélération des investissements dans la recherche et le développement ainsi que le numérique, à l’instar du Fonds européen – doté de 1,5 milliards d’euros – pour garantir notre indépendance en matière de recherche et développement.

La France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies ce qui nous confère des Droits mais aussi des Devoirs vis-à-vis de la communauté internationale. Avoir une capacité à entrer en premier et à durer sur un théâtre d’opération comme participer à des missions d’imposition de la paix, de stabilisation et de lutte contre le terrorisme – engageant des actions cinétiques comme une approche globale – sont deux enjeux majeurs au moment où grâce au Président de la République, à sa personnalité et à son action, depuis bien longtemps la voix de la France n’avait pas été à l’étranger tant reconnue et appréciée. Chef de la délégation Française à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, plus que quiconque je peux en témoigner.

Nous le voyons tous les jours au travers du déploiement de nos hommes en OPEX (j’étais encore, il y a quelques jours, en Lituanie aux côtés de nos militaires de la mission Lynux) ou en OPINT avec Sentinelle, nos militaires des trois armées (terre, air, mer) comme nos gendarmes devant lequel nos pensées endeuillées et admiratives vont, à l’aune du sacrifice du Colonel Arnaud Beltrame, qui, bien que dépendant du Ministère de l’Intérieur sont avant tout militaires de statut, ont un rôle particulier et singulier dans notre société.

Comme les volontaires du grand 8ème RPIMa en sont l’exemplaire illustration, au bout du bout de leur engagement, il y a le sacrifice suprême, celui de la vie et ceci mérite notre soutien, notre respect mais aussi des moyens adéquats pour qu’ils puissent assurer dignement et efficacement leur mission.

La crédibilité de la France est à ce prix…

 

Amitiés

Philippe FOLLIOT

« La France et son armée »