Nouvelle législature

Je vais être franc avec vous, cette législature qui vient de s’ouvrir s’annonce sans commune mesure avec les trois autres que je viens de vivre.

Tout d’abord, par l’acuité des problèmes à venir et la nécessité de répondre, enfin, aux vrais défis du pays tel que le Président de la République les a fort justement analysés puis traités dans le cadre de la campagne présidentielle. Plus qu’une obligation de moyens, c’est une obligation de résultats que nous avons pour redresser le pays, faute de quoi, c’est la folle aventure des extrémismes qui risque de s’offrir à nous.

Si le profond renouvellement de l’Assemblée (74% de nouveaux députés, record de la Vème République) et la féminisation (42% d’élues) sont de très bonnes choses, nous sommes face à une nouvelle génération de parlementaires comparable à nulle autre.

Devenir Député et à fortiori Sénateur était l’aboutissement d’un long processus initiatique politique (maire, conseiller départemental, conseiller régional…), professionnel, associatif ou syndical. Aujourd’hui, notamment de plus en plus jeunes, des élus arrivent aux responsabilités en n’ayant fait que de la politique comme assistants parlementaires, conseillers dans les cabinets ministériels ou permanents de partis. Ce sont des professionnels de la politique et parfois jusqu’à la caricature. Avec le non cumul des mandats, qui est une réforme dont nous n’avons pas encore « apprécié » les effets pervers, la diminution d’un tiers des circonscriptions, la mise en œuvre d’une dose de proportionnelle, c’est le lien au territoire qui va se retrouver très fortement altéré, avec le risque d’avoir des élus totalement hors sol, coupés des réalités sociales et économiques du pays. Avec une vague quelle qu’elle soit, une élection peut être facile. Réélu trois fois, je peux témoigner que garder la confiance des électrices et des électeurs est plus difficile.

En fait, je crains, qu’in fine, tout cela ne distende le lien, si ce n’est à la politique, aux politiques, et quand on ajoute à cela une importante loi sur la moralisation de la vie politique votée sous le coup de l’émotion sans tout le recul nécessaire, nous devons être très conscients des difficultés à venir !

En attendant, bonnes vacances à tous !

Amitiés,

Philippe FOLLIOT

Nouvelle législature