Harkis

La France a ses zones d’ombre, pire, ses fautes ; et la terrible façon dont elle a traité les rapatriés en général et lâchement laissé tomber certains de ses soldats de l’armée française, communément dénommés Harkis, pendant la guerre d’Algérie ne nous fait pas honneur ! Nous devons regarder avec lucidité cette triste page de notre histoire, tache indélébile sur le pourtant très flatteur bilan du Général DE GAULLE… comme quoi, même les plus grands, ne sont pas infaillibles.

Le Président de la République a bien fait de reconnaître le 25 septembre dernier « les lourdes responsabilités » de la France dans le traitement réservé aux Harkis et à leurs descendants.

Je ne suis pas fanatique de ces repentances mémorielles mais là, en l’occurrence, il fallait absolument faire quelque chose !

Je ne suis pas obsédé par cette question mais cette double injustice dont ils sont victimes, « traîtres et trop français » pour les immigrés, « arabes » pour le reste de la population, me hante et me révolte.

Je ne suis pas historien mais le rappel des près de 100 000 morts me fait froid dans le dos.

Je ne suis pas non plus moralisateur mais je constate que les 3ème et 4ème générations accumulent problèmes et handicaps…

Comme je l’ai dit à Monsieur Jean-Marc TODESCHINI, Secrétaire d’Etat chargé des Anciens Combattants, ce mercredi lors d’une audition dans le cadre du Projet de loi de Finances pour 2017, il est temps d’agir ! En effet, la reconnaissance de la communauté Harki passera par, à la fois, par des engagements pris et par des actions concrètes mises en place l’Etat et le Gouvernement. Elles permettront une meilleure insertion et une plus grande visibilité des jeunes issus de la communauté. Les dispositifs d’aide devront s’inscrire dans une « Loi de réparation ».

Ceux-ci devront concerner la première génération, par une mesure d’indemnisation qui pourrait être financée sur les budgets de la politique de la ville et une participation aux résultats de la Française des Jeux. A l’avenir, il faudra aussi consolider le dispositif existant d’emplois réservés en le rendant plus contraignant, avec la définition d’objectifs chiffrés. Celui-ci devra être supervisé par une cellule rattachée à Matignon et confiée à un haut fonctionnaire. De plus, les différents ministères concernés (Intérieur, Défense, Santé, Education nationale, Justice, Culture ou Agriculture) auront la responsabilité de déterminer les opportunités et de s’appuyer sur le réseau des préfectures pour l’identification des candidats. Ce dispositif d’emplois réservés pourrait être étendu aux entreprises publiques et devra, bien évidemment, prendre en compte la dimension apprentissage et formation.

En outre, l’accueil des jeunes de la 3ème et 4ème génération au sein des grandes écoles et la nomination dans les cabinets ministériels, les administrations centrales et les conseils d’administration des entreprises publiques  de plusieurs enfants de Harkis devront être favorisés afin de les préparer à prendre des responsabilités futures dans la haute fonction publique, les entreprises et les ministères publics.

La loyauté et l’attachement de la communauté Harki à la France et au modèle Républicain est un modèle d’intégration pour tous les jeunes de banlieue et pour tous les nouveaux arrivants. Il me parait temps de réparer cette terrible injustice car chaque fois que la France répare une injustice, elle se … grandit !!

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